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Fiche Féminicide

Les enjeux entourant le continuum féminicidaire préoccupent de manière importante les membres de la CFVF. Depuis plusieurs années, nous constatons une hausse significative des violences envers les femmes, ainsi que des actes ultimes et irréversibles que sont les féminicides. Afin de sensibiliser la population à ces enjeux, nous avons créé une fiche statistique détaillée sur les féminicides au Québec. Cet outil rassemble les données les plus récentes sur ce fléau et constitue une ressource clé pour :

 - Quantifier précisément l'ampleur du problème et son évolution dans le temps.
- Analyser les profils des victimes et des agresseurs.
- Identifier les contextes et facteurs de risque récurrents.


En objectivant ainsi la réalité des féminicides, cette fiche permet de mieux sensibiliser le public et les décideurs, mais aussi d'orienter plus efficacement nos actions de prévention et d'intervention. De plus, des fiches mensuelles seront réalisées et des bilans bi-annuels seront publiés pour assurer un suivi continu et détaillé de la situation.

La CFVF accorde une importance cruciale à la production et à la diffusion de ces données probantes, qui viennent étayer notre plaidoyer pour l'élimination des violences faites aux femmes.

Féminicide [feminisid] n. m.

Le terme "féminicide" désigne le meurtre intentionnel de femmes et de filles en raison de leur sexe et/ou de leur de genre. Il englobe les assassinats individuels ainsi que les formes systématiques de violence meurtrière. Le féminicide est reconnu comme la manifestation la plus extrême de la violence et s'inscrit dans un continuum de violences et de discriminations sexistes. L’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime reconnait 11 types* de féminicides allant du féminicide intime au féminicide lié aux conflits armés ou à la criminalité organisée, toutefois à la CFVF nous reconnaissons 1 autre type de féminicide en lien avec la violence conjugale, c'est-à-dire le suicide forcé. 

Les féminicides sont des homicides spécifiques, différents des autres formes de meurtre en raison de leurs motivations : la haine, le mépris ou l'idée de domination des hommes sur les femmes.

Voici les 11 types de féminicides reconnu par la CFVF: 

  1. un meurtre à la suite de violences conjugales

  2. un suicide découlant des systèmes liés à la violence conjugale et au contrôle coercitif

  3. une torture et un massacre misogyne causant la mort

  4. un assassinat au nom de “l’honneur” (souvent commis par les familles originaires du proche orient ou du sous-continent indien, NDLR)

  5. un meurtre ciblé dans le contexte des conflits armés

  6. un assassinat lié à la dot des femmes

  7. une mise à mort des femmes et des filles en raison de leur orientation sexuelle

  8. un assassinat systématique de femmes autochtones

  9. un décès à la suite de mutilations génitales

  10. un meurtre après accusation de sorcellerie

  11. d’autres meurtres sexistes associés aux gangs, au crime organisé, au narcotrafic, ou encore à la traite des personnes et à la prolifération des armes légères.

 

*Les fœticides et les infanticides ne sont pas comptabilisés à la CFVF, mais font partie des féminicides reconnu par l'ONU.

Un terme qui ne fait pas consensus.

Il est important de noter que l'utilisation du terme "féminicide" pour désigner le meurtre d'une femme en raison de son genre ne fait pas consensus. Certains remettent en question la pertinence de créer une catégorie juridique spécifique, arguant que cela pourrait être difficile à caractériser ou rompre l'égalité devant la loi.

 

C'est à la sociologue et féministe sud-africaine Diana E. H. Russell que l'on doit la première utilisation du mot dans sa forme raccourcie "fémicide". Le terme a ensuite été popularisé par son ouvrage co-écrit avec Jill Radford en 1992 : "Femicide: The Politics of Woman Killing". Ce n'est qu'en 2015 que le mot "féminicide" a été intégré pour la première fois dans un dictionnaire de langue française, le Petit Robert. Son usage s'est depuis répandu dans les médias et l'espace public, bien qu'il ne soit pas reconnu juridiquement au Canada à ce jour. Malgré ces réserves, de nombreuses associations féministes militent activement pour l'emploi de ce terme. Elles y voient un moyen de qualifier ces crimes comme des faits de société révélateurs des violences systémiques faites aux femmes, plutôt que de les reléguer au rang de simples faits divers.

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